L’arbre bouteille, l’ivrogne, le bâton ivre... Découvrez cet arbre surprenant aux diverses particularités !
LE CEIBA SPECIOSA
Sa classification comporte de nombreux synonymes (dont Chorisia speciosa). Il fait parti des Bombacacées, où l’on retrouve entre autres les baobabs, arbre un peu plus connu si je ne me trompe pas !
UN MOIS ENTIER RIEN QUE POUR LUI !
Arbre emblématique de la ville de Santa Cruz de la Sierra en Bolivie. La ville a même fait du mois de mai le « mois du Toborochi », du fait notamment que c’est le mois où il fleurit. En règle général, sa floraison arrive quand il n’a plus de feuille.
UN TRONC PIQUANT POUR PROTEGER SON "VENTRE"
Quand il est jeune, son bois tendre est apprécié du fait vraisemblablement de sa teneur en chlorophylle (d’où sa couleur verte), qui lui permet de fabriquer de la photosynthèse même quand il n’a plus de feuilles, il a donc développé un système de défense sous forme d’épines qui poussent sur son tronc.
En milieu urbain, il faut étudier le lieu de plantation car ses racines puissantes sont capable de soulever le béton.
Il a la particularité d’avoir un tronc qui forme un « ventre » et qui se difforme avec le temps, ce qui lui a valu le surnom de « arbre bouteille » (Árbol botella) ou « bâton saoul » (Palo borracho). Ce « ventre » sert à stocker l’eau pendant les périodes sèches.
Sa répartition géographique naturelle est autour de l’Argentine, la Bolivie, le Brésil et le Paraguay. Désormais on peut le retrouver dans d’autres pays comme en Espagne par exemple, voir aux États Unis.
LE TOBOROCHI DECORE LES VILLES
Il peut servir pour la fabrication de pâte à papier, mais la plupart du temps c’est une utilisation ornementale qu’on lui attribue.
Les fibres de coton de ses fruits peuvent servir dans la garniture de matelas, d’oreillers, de gilets de sauvetage....
UN ARBRE « LEGENDAIRE »
De nombreuses légende circulent en Amérique du Sud au sujet du Toborochi.
Nous terminerons cet article en citant l’une d’entre elles :
En Bolivie, il se dit qu'il y a longtemps, lorsque les dieux vivaient sur la terre, les esprits des ténèbres (Aña) ont maltraité une grande partie des premiers Guarani (peuple d’Amazonie) : ils ont assassiné des hommes et enlevé des femmes.
Dans un petit village vivait une belle fille qu'ils appelaient Araverá, fille du grand Cacique Ururutï Cóndor Blanco. Elle avait récemment épousé le dieu Colibri (Chinu tumpa) et elle attendait un enfant de lui, qui deviendrait le plus grand de tous les chamans de la région, capable de vaincre tous les mauvais esprits.
Les Añas, après avoir appris la nouvelle, entreprit de tuer Araverá sans égard. Montés sur leurs chevaux ailés, ils se dirigèrent vers le village. Mais Araverá, leur échappa et parti vers les dernières limites de l'univers, sur un siège volant.
Les esprits la poursuivaient partout, au fond des eaux, sous la terre et au-delà des étoiles. Quand le siège volant ne pouvait plus supporter le poids d'Araverá et de sa petite créature, ils sont descendus jusqu'à la terre et se sont cachés dans un Toborochi appelé Samou. Les Añas sont passés et n'ont jamais pu le trouver. Le garçon grandit et vengea la méchanceté des esprits, mais sa mère resta dans le ventre de Samou jusqu'à aujourd'hui.
La légende veut que de temps en temps, elle se transforme en une belle fleur pour que les colibris viennent savourer son nectar.
Clément L.